samedi 24 janvier 2015

Imaginez

Imaginez un matin où vous vous réveillez à l'autre bout du monde. Vous êtes dans un pays qui n'a rien à voir avec le vôtre (sauf, peut-être, la bière ou quelque chose du genre). Vous vous réveillez, pis vous êtes un peu en sueur, absence d'air climatisée oblige (ben quoi, on a la grippe ou on l'a pas !).



Imaginez que vous louez une Camry (pas le char, oh non, un vélo "de montagne" dont le siège est à la hauteur idéale pour un enfant de 10 ans). Il fait 30 degrés celsius (et non -30, pour votre information). Pis vous partez vous savez pas trop où. Vous êtes juste dans une plaine. Une plaine d'environ deux kilomètre carrés. Deux kilomètres carrés où se trouvent pas loin de 3000 temples. Construits y'a environ 800 ans.


Imaginez que vous êtes seul (même pas votre cellulaire pour vous assister, parce qu'où vous êtes, les Internet n'existent techniquement pas). N'imaginez pas que vous avez bu du Chericof (c'est le bon nom, finalement...), parce que ça changerait pas grand chose. Mais vous pouvez quand même imaginer tout ça, avec une couple d'autobus de français de 60 ans qui font un voyage organisé. Grosso modo, vous pouvez imaginer mettons 400 ou 500 touristes agglutinés dans cet endroit. Ce qui, en passant, est vraiment pas beaucoup de blancs-becs.




Je vous ai déjà dit avoir atteint un certain niveau (élevé) de saturation en ce qui concerne la visite de temples. Quand je suis arrivé à Bagan, c'est ce que vous venez d'imaginer que j'ai vu. Faut dire que j'étais un peu dans ma bulle : je commençais à en avoir ma claque de dire "adieu" à tout le monde que j'avais rencontré (pour ne nommer que Rick, mes potes hollandais, Dominika et Juri). Pis mon truc de la pancarte dans le cou avait pas ben ben fonctionné  à l'aéroport de Bagan. J'avais le coeur en miettes, l'esprit vagabon, et les souliers troués. Mon voyage allait-il subitement prendre fin ?




Non, Madame ! Alors que jouait l'album Blood On The Tracks de Bob Dylan dans mes oreilles, le Karma a mis sur mon chemin Émilie et Sarah, deux néo-zélandaises avec qui j'ai passé deux jours à Bagan. Je comprenais pas un foutu mot de l'accent de Sarah. Mais bon, avec des mimes, on se débrouillait (je suis rendu vraiment pas pire, pour mimer "One more, please", en passant !).




Après 2 jours, on s'est ramassés au temple #433. Le guide recommandait quelques temples pour voir le sunset. J'en avait rien à foutre. J'ai pris ma Camry, leadé les filles vers le nowhere, pis on s'est retrouvé là : temple #433, seuls comme trois croutes à la fin d'un pain (ça existe, un pain à trois croûtes ? Mon géniteur a dû en manger quelques-uns du genre, dans sa vie). À 17h27, je me suis mis à rire (tsé, mon rire à la Jack Nickolson ?). Émilie me regarde et me demande si je vais bien. Je réponds "Oui". Juste "Oui". C'est beau, la vie. Pas juste à Montréal. 



En passant, j'ai été capable d'ajouter des photos dans mon article sur le vin de riz.

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