dimanche 25 janvier 2015

Kull le conquérant (de Mandalay)


"Golden Myanmar ferme-t-elle ses portes ?". C'est du moins ce qu'aurais pu titrer le Mandalay Times, dans son éditions des derniers jours. Quand j'ai quitté Juri, à Inle Lake, je me suis frappé à un comptoir clos. Pas un chat. Je fais le tour et essaie de demander (toujours en mimant) ce qui se passe. On m'indique que Golden Myanmar m'a envoyé un email (encore non reçu à ce jour) pour m'informer que le vol était annulé et avait été devancé à 7 heures du matin. Je regarde ma Timex Ironman Triathlon (payée 15$ aux USA y'a 5 ans) : il est midi. Mon rythme cardiaque demeurait stable à 60 pulsations-minute, le pire qui pouvait m'arriver étant que je reste à Inle Lake pour le reste de ma vie (ce qui n'était pas négatif en soi).




On m'a envoyé sur le vol de Air KBZ (compagnie toute aussi inconnue que toutes les autres lignes birmanes...). Et j'ai revécu cette expérience douteuse sur mon vol de Bagan vers Mandalay. Anyway, j't'encore en vie pis je suis rendu à Mandalay. Ma préoccupation principale était non pas de savoir ce que j'allais faire de ma première journée. C'était plutôt de trouver une façon de faire laver mon linge. Dans la plupart des destinations touristiques visitées, y'a des bonnes mères de famille qui affichent qu'elles lavent du linge. Et Jésus, quand tu reçois ta pile toute pliée et qu'elle sent divinement bon, c'est vraiment le fun. C'est comme ça partout, sauf dans les grandes villes.





J'ai jamais trouvé de place où faire laver mon linge à Bangkok et Yangon. Les hôtels le font pour 0.50 $ le morceau. Mais un bas est un morceau, alors ça monte vite. À Mandalay, j'ai enfourché une (douteuse) bicyclette, mon linge sale dans le panier. Et je suis parti en quête d'une place pour faire laver mes affaires. Départ : 10h30. J'ai roulé, roulé, roulé dans le trafic infernal de Mandalay. C'est loin d'être Bagan, Chambly ou encore Charlesbourg.  Pour une raison parfaitement logique, l'urgence de faire laver mon linge s'est fait éclipser par celle de manger. Ça fait que j'ai fait un pit stop dans un beerstation, où je me suis décemment alimenté pour la modique somme de 1,70$. 



Qu'à cela ne tienne, je suis reparti à l'aventure, convaincu que j'étais Kull le Conquérant du lavage à Mandalay. Je suis tourné à droite, à gauche, encore à gauche, puis à droite. Et soudainement, tout s'éclaire et je crois vivre un moment d'épiphanie. Devant moi, je vois un panneau-réclame (c'est aussi laid que le mot running, je l'utiliserai plus jamais). Sur ce panneau, je vois l'inscription "Why Not ?", sous le logo épique de la Myanmar Beer.  Pourquoi pas, effectivement ? Je m'arrête, victime de cette puissante publicité. 




J'ai erré dans Mandalay, de "Why Not ?" en "Why Not ?". Sans m'arrêter. Car j'étais Kull, lavage ou pas. Je me suis ramassé sur le bord de la rivière pour le coucher de soleil (je buvais désormais de la Dagon). 




J'ai mangé dans la rue, de la bouffe indienne cuisinée au feu de charbon. Ça m'a coûté 0,70 $.



Et la soirée s'est terminée dans un beerstation de Mandalay. J'étais le seul blanc-bec de la place, et probablement le seul à tripper sur la musique (parce que le band jouait Candle In The Wind, en birman). Mon lavage ? Me suis trouvé une résidente locale, le lendemain matin. J'ai cogné à la porte, et lui ai demandé s'il elle aurait la gentillesse de laver mes bobettes (et aussi le reste...). Elle a accepté.

Note : Demain, je réponds à vos questions envoyées au vinylemobile@gmail.com !

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